Je n’en reviens toujours pas. Et
pourtant, depuis 72 ans je dénonce l’incommensurable bêtise des hommes.
Celle-là dépasse toute imagination. Le Conseil national de l'ordre des
pharmaciens ne rit pas. Dans un courrier adressé à M6, il pointe du doigt la
représentation du métier de pharmacien – dans la série « Scènes de ménages »
- qui est donnée à travers Philippe – l’époux de Camille, la femme plus jeune
que lui -. Il y dénonce "certains propos et plus largement
certains sketchs (qui) dévalorisent, voire ridiculisent, la profession de
pharmacien".
En raison de ma santé, je fréquente
assidument la pharmacie installée en-dessous de mes fenêtres et il est vrai que
ne peux pas dire que le client est roi dans la boutique envahie par les
produits de beautés et gadgets inutiles. Pour pendre place dans la queue
inévitable il faut prendre un ticket dans une boite vide et arrivé au pupitre
du pharmacien ou du stagiaire il faut prendre garde à ne pas écouter les
boniments de ces marchands de tapis qu’y veulent vous filer leur graines
homéopathiques en complément de l’ordonnance du médecin. Et si par malheur il
faut aller chercher le médicament dans l’arrière boutique, vous vous trouvez
avec 20 à 30 minutes d’attente, le temps – pour ces professionnels de la
médecine - de fumer une cigarette, de
papoter avec un ou une collègue ou de faire des papouilles ou plus à la naïve
stagiaire. Là aussi, le bonjour est remplacé par le « Y’a quoi pour vot’
se’vice », les yeux baissés sur la une du journal du coin. Bref, ils ne
sont que des pharmaciens !
Aussi, attaquer publiquement une série
qui n’a pour ambition que de nous faire rire, me paraît être – encore – une
conséquence directe de l’ambiguïté de notre société figée et fermée à sa propre
existence, société dont le déclin va – encore - être considérablement amplifié
après la désignation du nouveau Roi.
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