Photo : « Indienne »,
costume dessiné par Martin pour ‘Les Indes galantes »
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Saint-Malo, janvier 1740
Des agents de police ont arraché en
pleine rue les robes de trois bourgeoises et ont traîné ces dames en chemise
jusqu’à la prison. Aussitôt libérées, elles ont crié au scandale et toute la
société malouine s’est indignée. Qu’ont-elles donc fait de répréhensible ?
Elles portaient des robes joliment confectionnées avec de magnifiques étoffes
indiennes dont la vente est interdite. Cette toile de coton, importée des comptoirs
indiens, transite par le port avant d’être réexpédiée à l’étranger mais ne peut
être vendue sur le territoire. L’Etat a multiplié les édits pour protéger les
négociants français d’une concurrence sans pareil. Voilà pourquoi nos agents se
sont lancés, avec zèle, dans cette nouvelle façon de courir le jupon. D’autres
femmes, plus prudentes, prennent la précaution de cacher sous une cape cette
étoffe magnifique.
avec la complicité des Editions
Chroniques
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