Ce
matin, je ressens la douceur de la brume qui transpire ses gouttelettes humides,
l’inquiétant mouvement des gros nuages noirs qui vont déverser leurs crachats
sur la ville, l’odeur suave du camion-benne à ordures qui fait vrombir son
moteur sous mes fenêtres, les gémissements du toutou qui lèche sa maîtresse –
ma voisine de palier -, l’ahurissante allée de toits à râteaux qui se perd au
pied de la colline sacrifiée. C’est que, ce matin, je suis content. C’est la
première fois que, depuis le coup d’Etat de l’enfant-Roi, le peuple intelligent
va prendre possession de la rue. Et cela me réjouit parce que j’ai l’impression
– contrairement à ce que je croyais dur comme fer -, que certaines gens ont
compris et comprennent. C’est un fait. Y aurait-il une lueur d’espoir dans
cette prison infestée de rats et de crapauds
unijambistes ? C’est vrai ! Je devrais attendre la suite…
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