Je
n’ai pas pu écrire mon tube ce matin parce que le réparateur des yeux m’avait
convoqué pour continuer les réparations qu’il a entreprises il y a quelques
années. Mes deux globes visuels se dégradent de jour en jour mais lui, qui
n’est pas dans ma tête, il pense que si ça ne s’arrange pas, ça ne se détériore
par trop vite. Je suis reparti avec un agenda complet de rendez-vous et une
mille-feuille d’ordonnances à pharmacie. Il m’a expliqué qu’à force de vouloir
voir ce qui est près, ce qui est loin, ce qui est petit, ce qui est grand, ce
qui est visible, ce qui est invisible, ce qui est laid, ce qui est beau, ce qui
est illogique, ce qui est logique, ce qui est faux, ce qui est vrai, ce qui est
insupportable, ce qui est supportable, ce qui pu, ce qui sent bon, la sale
gueule d’Hanouna, la beauté de Wang, le crétinisme de Carmen, la splendeur
d’Isolde, l’insanité du Roi de France, l’héroïsme de Poutou, l’insolence des
riches, l’humanité des pauvres, le rien des grands cons, le tout des petits
riens, la pourriture de la vie, la vie de la mort, je surmenais mes globes et
que je devrais me faire ôter la pensée si je veux survivre. Ainsi mes yeux retrouveraient leur
première jeunesse et je n’aurais plus besoin de le rencontrer.
Il n’a peut-être pas tord. Je vais réfléchir…
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