samedi 8 juillet 2017

le puits au fond du jardin @ retour sur le « carmen » d’aix-en-provence





Depuis que j’ai écrit, ici, mes impressions, Tcherniakov me titille en permanence. Oui, je me suis ennuyé et ce comportement juvénile a occulté ma pensée et mon sens critique. Je me suis laissé prendre au jeu de la télé où l’on regarde sans voir la moindre image, où l’on se prélasse dans un canapé pour un pré-sommeil avant la chambre à coucher. Si j’avais été dans la salle, j’aurais probablement vu autre chose que les cadrages qui m’ont été imposés.

Tcherniakov a déroulé un immense miroir où les comédiens jouaient une comédie dramatique, drolatique et absurde,  à la façon d’un jeu de rôle psychanalytique. Un dépressif pessimiste, flanqué d’une épouse – Kim Novak et son chignon dans Vertigo (Sueurs froides) d’Alfred Hitchcock -  entre à l’hôpital pour y entreprendre une analyse qui consiste à dérouler le fil de sa vie en incarnant un personnage de fiction. Le psy décide qu’il sera José, le héros de « Carmen » de Mérimée. Madame décide qu’elle sera Micaela. Et c’est ainsi que le retour dans le passé commence avec les constantes résistances que connaissent tous ceux qui ont fait une analyse. Tcherniakov, qui n’a jamais aimé l’opéra de Bizet, nous dit simplement que Carmen et toute sa bande n’existe pas et que seule notre imagination transgénérationnelle réussi à faire vivre cette illusion. Et la musique n’est plus qu’une bande son.

Tcherniakov nous a proposé un vertige en exposant un mythe rabâché et trop souvent bâclé, sans arrière-pensée et sans caresser le spectateur. Et c’est bien en face de cette réalité de l’illusion que nous nous sommes trouvés. Et c’est peut-être bien cela que l’on appelle un coup de maître… un coup de théâtre !


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