La
Ménagerie impériale. Napoléon III, Le Vautour (Lâcheté - Férocité). Paul
Hadol
(Vers 1870)
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Paris, 10 décembre 1848
Le triomphe est aussi
éclatant qu’inattendu : par cinq millions et demi de suffrages contre
moins d’un million et demi à Cavaignac, son principal adversaire, Louis
Napoléon Bonaparte est aujourd’hui président de la République. Les électeurs
ont misé sur ce prince qui s’était tenu à l’écart de l’agitation politique de
ces derniers mois. Il arrive au pouvoir comme un étranger sans tache. Mieux, il
s’est montré attentif aux problèmes sociaux et nombre d’ouvriers et de paysans
le considèrent comme « le sauveur de la société ». Et puis la nation en a assez de la République et des
Bourbons, de l’incertitude et des changements continuels, des émeutiers qui ne
désarment pas et des privilégiés qui attendent leur tour. Pourtant, la Chambre
n’apprécie guère Louis Napoléon, avec sa démarche molle, son accent lourd, ses
silences obstinés et son esprit compliqué. La presse ne l’a pas ménagé non plus
et son grand nez de perroquet a fait la joie des caricaturistes. Mais Louis
espère en son destin : son mépris des assemblés et de la monarchie
constitutionnelle a rejoint l’opinion populaire qui n’a jamais cessé de
glorifier le souvenir de son nom illustre.
avec la complicité
des Editions Chroniques
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