Versailles, 10 décembre 1875
Le coup ne manquait pas d’audace et la
manœuvre de cette nuit a été décisive pour l’avenir politique : avec
l’accord de Léon Gambetta, la gauche républicaine et les bonapartistes se sont
rangés aux côtés de l’extrême droite légitimiste pour barrer la route aux
orléanismes… Et ces représentants de la droite conservatrice ont perdu sur
toute la ligne. Leur but était d’obtenir dans un premier temps une majorité stable
au Sénat ; après quoi, et en accord avec le président de la République,
ils auraient fait peser sur l’Assemblée la menace d’une dissolution. Mais
l’alliance des extrêmes s’est produite à la faveur de l’élection par les
députés des soixante-quinze futurs sénateurs inamovibles. Le résultat se passe
de commentaires : cinq sièges aux conservateurs et soixante-dix à
l’opposition, dont dix pour les légitimistes. Mais, pour le moment, les
vainqueurs ne regrettent pas leur alliance ; et, comme l’a expliqué le
chef des légitimistes dans une lettre à L’Union :
« J’aime mieux ceux qui nous combattent ouvertement, que ceux qui nous ont
abandonnés, et qui, aujourd’hui, sollicitent l’abdication du roi. »
avec la complicité des Editions
Chroniques
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