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| Pablo Picasso, Les Trois femmes |
Poser la question c’est y répondre. La
Corée du Nord, le Venezuela, la Chine, le Qatar, l’Iran, les nombreux pays
d’Afrique et tous les autres, sont des états dictatoriaux dont les manettes
sont tenues par un seul homme, et cela tient parce que c’est le vœux le plus
profond de l’homme qui ne veut qu’être sous le joug du père et le servir comme
tous les chiens servent leur maître. L’homme est toujours resté au stade de
l’enfant qui n’a pas dépassé cinq ans d’âge et qui a ce besoin impérieux d’être
protégé, rassuré, d’admirer et de suivre le héros pour s’identifier à la bêtise
qui propulse l’homme dans les chemins de la soumission et de l’humiliation.
L’homme veut avoir un père alors que
seule une mère, la chair fondatrice de sa chair pourrait lui être utile, si
cette femme n’était pas trois en une : mère, épouse et fille. Dès son
éjection, l’enfant entre dans le cercle et quoiqu’il fasse – quoi que ! –
il ne pourra en sortir. La France et l’exemple même de cette nature incestueuse.
Le peuple français, fragile comme tous les peuples, a porté un enfant sur le
trône, un enfant en place d’un père et qu’il croit pourtant être père. Le
peuple s’est encore trompé. Il ne peut accéder à cette démocratie indispensable
pour sa liberté que si on lui apprend – je ne sais où, ou je le sais trop – à
devenir adulte.
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