On nous dit que prendre la route
aujourd’hui serait de la folie. On nous le dit depuis plusieurs jours comme on nous le dit chaque année en cette
période migratoire qui envoie la partie de la population qui en a les moyens,
faire trempette et bronzage en groupes confinés, à cheval les uns sur les
autres, sur les plages de France. Ce matin, à la première heure, les bouchons
étaient déjà formés. Les conseils n’y font rien. Coûte que coûte, il ne faut
pas manquer une minute de cette péripétie annuelle qui oblige à mêler sa sueur
dans les trains où piquer une crise de nerfs dans sa boite de conserve en
s’obligeant – très difficile pourtant – à supporter conjoint et marmots plus
que chiants.
Ce que ces voyageurs impertinents ne comprennent pas, c’est que cette épopée n’a rien de salvatrice. Elle vide le porte-monnaie et met les nerfs à vif. Ils feraient mieux d’utiliser leur temps libre à chercher leur image dans le miroir et à se demander pourquoi ils ont toujours le besoin de sortir de l’écran alors que de l’autre côté du cadre le danger est permanent. Avez-vous déjà vu un film projeté hors de son écran, hors de ses limites ?
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