Opéra de Lyon, Tristan et Isolde 2017 |
Et ben voilà que j’apprends que la
Tchétchénie torture les homosexuels dans des camps de concentration, que le QG
de Marine a été incendié, que la Corée du Nord a un site d’essais nucléaires
amorcé et prêt à servir, que le Roi de France dénonce le péril Mélenchon, que
Mélenchon dit que nous allons cracher du sang, que Poutine bloque l’enquête sur
l ‘attaque chimique en Syrie, qu’on a volé des lunettes de soleil à
Grésy-sur-Aix, que les banquiers prédisent un cataclysme suite à la percée de
Mélenchon, que Bison Futé prévoit une circulation difficile pour le week-end de
Pâques, qu'Erdogan sera nommé dictateur à vie par son peule dès ce dimanche, que les cloches vont partir pour Rome et revenir, que les artistes de
l’opéra de Toulon sont en grève, que la France va nommer un nouveau Roi dans
dix jours alors qu’elle lui a tranché la tête comme un vulgaire saucisson, il y
a 228 ans…
Si je n’étais pas en fin de parcours et
si je n’en avais pas vu de toutes les couleurs, je serais atterré. Mais, si ma
jouissance sublime c’est de vociférer toute la journée pour toutes ces choses sans
importances, mon bonheur c’est que j’ai savouré – une dernière fois sans doute
–, il y a huit jours exactement, les délices suprêmes du « Tristan et
Isolde » de Richard Wagner de l’Opéra de Lyon où je n’y ai vu aucun homme,
aucune femme, aucun signe de débilité monstrueuse - comme vous l’avez lu au
début de ce texte -, mais des formes légères et vaporeuses glisser sans jamais
se rencontrer, me guider jusqu’à cette sublime mort uniforme et apaisante à
tout jamais où enfin les choses savent s’immobiliser pour écouter le silence époustouflant
de la musique imaginée par une pensée lucide et hors du temps qui tourne très justement le dos à l’homme et à son incommensurable connerie...
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