J’aurais dû le savoir. Le cirque a vieilli. Il est usé. Les lions ont été
piqués avant d’entrer dans la cage. Les dompteurs, qui n’utilisent plus le
fouet, sont incapables de les réveiller. Le spectacle aura été affligeant et
ennuyeux à mourir. A par quelques grognements de Mélenchon, quelques
miaulements de Le Pen, quelques regards haineux de Fillon, quelques signes de
dépression d’Hamon et quelques tentatives de séduction de Macron, je n’ai rien
vu et je n’ai rien entendu qui aurait pu susciter en moi un sursaut d’intérêt,
ne serait-ce que pour me sortir de ma torpeur et m’inciter à rejoindre mon lit.
J’ai tout de même tenu jusqu’à 23h40. Je suis un héros et j’en conviens.
A part cette généralité commune à tous
les hommes qui pensent – l’homme n’est-il pas censé penser ? – je n'ai pas entendu un grand débat sur les affaires en cours; je n’ai pas
entendu de propositions pour appauvrir les riches et enrichir les
pauvres ; je n’ai pas entendu de propositions pour éliminer définitivement
de la vie publique toutes les formes de religions et tout ce qui y
ressemble ; je n’ai pas entendu de propositions pour rendre leur dignité à
tous les retraités qui ont des pensions de misère ; je n’ai pas entendu de
propositions pour placer la culture au premier plan et lui consacrer la
première place dans le budget de la France ; je n’ai pas entendu de
propositions pour l’installation de la gratuité pour les produits de premières
nécessités et pour avoir accès aux les transports publics . En résumé, je
n’ai rien entendu qui puisse procurer un petit espoir pour l’avenir. Bien au
contraire : les nuages s’amoncellent et le ciel devient dangereusement
noir.
Après cette première Hanounanerie, je
reste sur ma conviction : voter, c’est désigner son bourreau. C’est pourquoi
je suis et je reste abstentionniste !
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