Rien ce matin… rien… que des
riens… je ne trouve pas le sujet qui pourrait satisfaire ma défiance envers ce
monde auquel je m’efforce de tourner le dos parce que sa vision m’insupporte et
me donne des nausées. Je voudrais encore dire ma haine pour ce Roi que vous
avez choisi parce que votre conscience est éteinte puisque, jamais, elle ne
s’est allumée. Ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir une conscience
éveillée. Pour qu’elle ne soit pas dans le sommeil perpétuel, il faut beaucoup
travailler et beaucoup fuir ou rejeter les mots et les paroles qui ne viennent
pas de nous, les belles citations des poètes et des philosophes, la totalité du
verbiage de la bête immonde politique. Il faut la connaissance à condition de
savoir l’ignorer. Apprendre à ingurgiter puis apprendre à rejeter. Mon
professeur regretté d’écriture, Charles Montaland, me
disait : « Attention ! Pas deux quintes de suite, pas de
fausses relations de triton… » et beaucoup d’autres interdictions. Et il
rajoutait : « C’est à cette seule condition que vous gagnerez
votre liberté d’écriture et que devenu maître de votre main, vous magnifierez
toutes les interdictions ! » Et qu’est-ce qu’il avait raison !
Pour être libre il faut savoir et oublier nos connaissances pour rejoindre nos
fondamentales qui sont la seule et unique expression de notre liberté. L’homme
social a oublié les règles. A force de feindre il est devenu menteur et
insignifiant. Pour preuve, il vote sans savoir que le vote est truqué et il ne
sait même pas que nommer un Roi c’est offrir sa tête à l’échafaud. Il n’y a
plus de solution. Le monde est taré. Et l’homme qui ne veut pas vivre libre est
brisé par cette situation. Je suis heureux de partir pour le néant que j’ai
connu avant que la femme infâme me ponde sans mon autorisation. Je suis heureux
de quitter ce monde même si c’est lui qui m’a fait connaître Freud, Wagner,
Hitchcock et Lynch, les seules pensées qui auraient pu rendre à l’homme sa
dignité s’il ne s’était pas laissé happé par les veuleries de la société.
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