défile la bobine
images en noir et blanc
qui griffonnent l’écran
et caresse l’échine
meut le mouvement
des ombres et lumières
volées aux cimetières
grouillants de vers luisants
j’ai peur je me recroqueville
le vent glace mon sang
vampires et noirs satans
logés dans ma coquille
surgissent dans la nuit
les ombres des tombeaux
affrontant les corbeaux
qui nichent dans les puits
allongé et gisant
je vois dans ma terreur
la statue du commandeur
ériger sa flûte de pan
gronde l’orage vengeur
qui trempe les os craquelés
des morts vifs écorchés
sur les tapis trempés de
sueur
Assis sous l’écran blanc
je regarde la bobine
s’épuiser dans les abîmes
des cinéfilms pantelants
hG
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