Dans la salle, je suppose que c’était
magnifique. Vu à la télé, ce fut plus monotone et plus contraignant bien que la
mise en scène et la direction d’acteur ne fut pas sans intérêt. J’ai bien aimé
cette « Tosca » au siècle d’internet, sans carton-pâte, dominée par
une humanité sans démesure et un certain détachement de l’époque des héros
romantiques. Et c’est à l’Orchestre Philharmonique de Berlin, dans un legato,
une continuité et une interprétation sans enflures et chocs inutiles et à son
chef Simon Rattle – qui dirigeait l’œuvre pour la première fois -, que
reviendra la Palme d’Or. Magique, bien que, si le parti-pris de la lenteur a
sublimer le drame, il a aussi gommé légèrement la puissance du geste et de
l’action. Peu importe… c’était trop beau ! Ma surprise fut la fraicheur
incomparable du ténor de service, Marcelo Alvarez, qui a été de bout en bout le
ténor simple et généreux qui a su projeter sa voix, non pour le public, mais
pour magnifier l’art lyrique et donner vie à Mario – aïe Kaufmann mon héros -.
C’était bien Marco Vratogna qui a pris l’habit de Scarpia et qui l’a incarné
magnifiquement sans se soucier de ses célèbres prédécesseurs. Il reste Kristine
Opolais, Tosca, la vedette, qui, si elle ne fait pas oublier Tebaldi ou Price –
je déteste tout Calas – est rester dans une simplicité naturelle, une
décontraction aérienne et une beauté non pas fatale, mais touchante comme la
jeune fille et la mort. Comment oublier sa sublime robe rouge qui traverse la
scène et l’écran de bout en bout, de son entrée à sa mort, fil rouge du
chef-d’œuvre de Puccini ?
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